Mes livres

Jean-Jacques Goldman; il change la vie

Collectif, Pré Aux Sources, Bruxelles, 1992.
Une dizaine d’adolescents de quinze, seize et dix-sept ans et leur prof décident de se rencontrer tous les jeudis midi pour parler d’un chanteur : Jean-Jacques Goldman.
Pendant dix mois, les rencontres hebdomadaires sur la musique et sur ses chansons vont déboucher sur des réflexions à propos de l’amour, de l’indifférence, de la foi en soi, des peurs, de la liberté, de la douceur, de la simplicité, de l’audace de vivre…
Un document étonnant sur les jeunes d’aujourd’hui et sur leurs passions. Un livre à vivre qui a permis à un prof et à ses élèves de s’apprécier et de partager leurs différences.

Les auteurs : Frank Andriat, Albine Asselman, Cathy Avai, Nicolas Franckx, Véronique Gilson, Yasmine Grebeude, Laurent Mammerickx, Agnès Mathieu, Richard Piret, Lina Prassas, Valérie Raye, Manuel Sanchez.

Reçois et marche

Desclée De Brouwer, Paris, 2011.
DDB poche, 2016.

Avec l’Intime

Desclée De Brouwer, Paris, 2009.
DDB poche, 2016.
Prix Jean Kobs 2011 de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

Vocation prof

Labor, Bruxelles, 2001.
Réédité chez Labor Education (Erasme), 2008.

Pour lire la bande dessinée

De Boeck-Duculot, Bruxelles, 1992.
En collaboration avec Arnaud de la Croix.
Nouvelle édition en 1996

Jean Muno, la fantaisie du désespoir

Cyclope-Dem, Bruxelles, 1980.
Prix Constant de Horion de l’Association des Écrivains Belges.

Paysages de la petite enfance, suivi de Bachir

Cyclope-Dem, Bruxelles, 1985.
Prix Marcel Thiry.

On ne parle pas de la poésie, on en fait, on la vit. Le poète n’est pas un être qui aligne des vers, des mots, un être qui fait de la musique sur la page blanche. Le poète, le vrai poète, c’est quelqu’un d’autre. Le vrai poète, c’est parfois quelqu’un qui n’écrit pas, c’est un être qui exprime à tout moment sa personne, son envie de vivre totalement.
Vivre la poésie, c’est d’abord ne pas avoir l’oeil tendu vers l’extérieur, vers les actes des autres. Vivre et créer, c’est aller au fond de soi, au plus profond de la solitude et de la peur; écrire, c’est éliminer le bruit que fait le monde pour écouter son bruit.
Il est difficile, dangereux de pénétrer au fond de soi : il faut sans cesse faire face. Faire de la poésie, c’est ça. C’est assassiner tout le superflu qui étouffe, qui empêche de voir clair. La poésie est une entreprise de clarification, la poésie nettoie, la poésie rend propre.
Le vrai poète n’est jamais silencieux, il n’arrête pas de se traiter de coquin. “Coquin, sale coquin, ouvre les yeux, tue la vermine qui te ronge. Vis. Le vrai poète, cet exigeant au coeur sensible, cet éternel apprenti de la solitude.
Bien entendu, autour, il y a le monde. Et le monde est insatiable, il ne laisse pas en paix, il fonce, serres ouvertes, sur le poète, il fait tout pour briser sa retraite. Mais le monde est pauvre, il agit en surface, il s’agite en surface. Chez le poète, la tourmente est intérieure, elle est profonde, interminable, collée aux tripes : quand il peut affronter —mais, coquin, sale coquin, ouvre les yeux, élimine !— la force de ses tempêtes, le poète se rit des coups de vent qui agitent la terre.
C’est pour cela que le vrai poète peut converser avec une rose pendant qu’on le traite de bon à rien.

extrait de Paysages de la petite enfance, Éditions Cyclope-Dem, 1985.

***

 Amarenta

au fond de toi
ma solitude
et la mer ses vagues folles
et ses bravades
mon chant de givre
à perte de regard
l’horizon et ses franges
Amarenta
au fond de moi
la violence
oh crépuscules Amarenta
entre chien et loup l’amour
les pays vierges de l’enfance
Amarenta Amarenta
au fond de nous
le sang

extrait de Bachir, in Paysages de la petite enfance, Éditions Cyclope-Dem, 1985.

Ophélie orange

Le Dé Bleu, Chaillé-Sous-Les-Ormeaux, 1984.
souffle-t-il sulfureux et si sûr de lui-même
siffles-tu solitaire sur le seuil de ses yeux
sache bien silencieux que le ciel est sagesse
oh toi toi ma folle ma zébrée toi ma marée oh
gravir graveleux la grève déjà aride du rêve
grimper en grondant l’horizon qui n’accepte plus le partage
qui exile la barque et les beaux mots
les faux semblants
oh oh toi ma louve ma pièce de cent sous

extrait de Ophélie orange, © Éditions Le Dé bleu, 1984.

À refouler la mer

Cyclope-Dem, Bruxelles, 1980.
rare
entraperçue dans les vagues au soir
fuyante
sans plus compter les marches et les ombresla nuit se tait
la nuit bouche cousue
tes jambes se froissent et le tic-tac de tes talons

on a mis la main sous ta jupe pour régler le réveil

À refouler la mer, © Cyclope-Dem, 1980.

Tangente tangente

Cyclope-Dem, Bruxelles, 1978.
pardonne à mon silence
d’avoir parlé de lui-même ce soir seul
ON SIGNALE LE SOLEIL
pardonne à mon silence
mais tes yeux
sornettes mystères
pardonne à mon silence
tu es trop
trop trop BELLE
pardonne à mon silence
de t’avoir raconté son silence
mais DIS-MOI
quoi moi avoir murmuré

extrait de Tangente Tangente, Éditions Cyclope-Dem, 1978.